Les nadî sont des canaux creux dans lesquels circulent le souffle (prâna) et les pensées sous forme de vibrations, renforcent le fait que yoga nous permet l’accès et la compréhension des différents corps et de leur interaction. De ces nadî on dit qu’elles sont innombrables, quitte à préciser que 72 000 sont importantes, 72 très importantes… en fait 3 seulement retiennent l’attention de nombreux textes. Elles sont nommées : Susumna, Ida, Pingala et résument en elles-mêmes toutes la théorie du cheminement des souffles à travers le corps. Susumna est le canal central, symbolisé par la colonne vertébrale, on le dit « de nature ignée et de couleur resplendissante ( comme l’est un diamant reflétant la lumière et la magnifiant). A gauche de la Susumna est le canal Ida : de couleur pâle, il relève de la Lune, principe féminine. A la droite de la Susumna est le canal Pingala : on lui attribue la couleur rouge, il relève du Soleil, principe masculin. Ces deux canaux Ida et Pingala, selon les approches, soient s’enroulent autour d’elle en s’entrecroisant à la façon des deux serpents du caducée où longent cette dernière. Leur point départ, tous les trois est à la base du tronc, leur point d’arrivée Ida et Pingala, eux est l’orifice de chaque narine alors que la Susumna monte jusqu’au sommet de la tête.
Les souffles vitaux : La fonction de chacun de ces trois principaux canaux est déterminée ainsi, Ida et Pingala véhiculent les souffles (souffle inspiré prâna, expiré apâna,samana, vyana, udana, qui vont vivifier le corps) alors que la Susumna, elle, est la voie qu’emprunte la Kundalini (force de vie sakti) après son éveil. Les souffles sont donc tout autre chose que l’air inspiré vâyu qui est pris en charge par le prâna (souffle intérieur), diffusé dans le corps (souffle vyâna) et conduit par apâna (souffle expiré) vers l’extérieur, par les orifices de la bouche et narines. ce processus semble naturel chez tout individu. Le yogin, lui, introduit dans son rythme respiratoire, la tenue du souffle kumbhaka qui a pour but de laisser le temps au prâna d’accomplir une fonction nouvelle. l’éveil de la Kundalini (l’énergie de vie sakti). Pour éveiller cette dernière, le prâna conduit l’air vâyu jusqu’à la base du tronc où, se trouve un « foyer » d’énergie : le feu. Grâce au Yoga et plus particulièrement grâce à la tenue du souffle, l’air conduit par le prâna jusqu’à ce foyer attise le Feu de la base mûla agni ce qui créé une flamme (véritable énergie de vie) qui jaillit et produit à la fois, lumière, chaleur et un ronflement puissant appelé nâda. Ce phénomène est souvent repris dans la tradition indienne et bouddhiste : production de tapas (ardeur). C’est ainsi que cette ardeur magnifie l’individualité.