Le prânâyâma

La respiration – le prânâyâma, le souffle et la maîtrise des pensées

Prâna signifie énergie vitale, force de vie, essence de l’énergie dans l’air. Cette énergie qui peut devenir éther . Ayama signifie étendre.

Prânâ ou vâyu signifie aussi souffle et âyama qui en est la prolongation ou l’arrêt.

«Lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité. Lorsque le souffle est immobile, l’esprit est immobile… c’est pourquoi l’on doit arrêter le souffle.» Hatha Yoga Pradipika

«Le but premier du prânâyâma n’est pas la maîtrise de la respiration mais celle de l’activité mentale. La pratique du prânâyâma conduit à la faculté de concentration. L’énergie va où la pensée va.» Shri Mahesh

Le prânâyâma vient immédiatement après les postures (âsana). Nous sommes dépendants de l’acte respiratoire. Nous venons au monde (vie) sur une inspiration et nous quittons cette dernière sur une expiration. Au fil des événements d’une journée, on s’aperçoit et surtout on ressent qu’elle est en reflet avec notre état émotionnel ; la manifestation externe. Elle peut être à la fois volontaire et automatique. Elle est régit par les centres primitifs du cerveau au niveau du bulbe rachidien d’où un fonctionnement inconscient et aussi par le cortex cérébral quand nous la rendons consciente et que nous développons nos exercices respiratoires. Le prânâyâma recouvre à la fois le mécanisme respiratoire dans son ensemble et une technique respiratoire particulière. En pratiquant les techniques de prânâyâma nous conduisons par le fait de canaliser les souffles, notre énergie vitale d’où, « l’expansion de l’énergie vitale ». Le souffle lie l’énergie vitale du corps et le mental dans l’ici et maintenant. Ainsi les vagabondages mentaux sont stoppés. En effectuant nos exercices prânâyâma nous nous plaçons au-delà de l’acte respiratoire, nous apprenons subtilement à éveiller les courants d’énergie interne, nous avons des implications physiques, physiologiques, philosophiques et spirituelles. Nous parlons d’harmonie de l’intérieur vers l’extérieur, d’une meilleure synergie entre nos pôles masculin et féminin. En passant pas le réseau de canaux nerveux lieu de notre force vitale qui nourrit chaque cellule de nos organes. Le prânâyâma agit sur la réduction du rythme respiratoire, la maîtrise du mental, la modification de la structure des ondes cérébrales, l’augmentation de la chaleur dans le corps. Dans la régularité des exercices prânâyâma, nous élevons son niveau ainsi que les différents plans de notre conscience. Prânâyâma se réfère donc au contrôle du souffle ou encore à la régulation. Ce contrôle s’effectue de deux manières:

La première expérience, sahita kumbhaka, c’est le prolongement, à l’intérieur du temps inspiration (puraka) et à l’extérieur (rechaka). Nous parlons de kumbhaka qui désigne l’action de retenir le souffle est l’étape le plus important du prânâyâma. Ayant aspiré l’air extérieur par une narine, on en emplit tout le corps et l’acte de l’y maintenir constitue le kumbhaka (puraka kumbhaka). Ayant fait sortir tout l’air par les cavités nasales, on s’est complétement vidé de l’air ; tenant le souffle, on demeure ainsi, empêchant l’air d’entrer (rechaka kumbhaka).» Ainsi débute l’expérience du prânâyâma.

La seconde expérience, kevala (seul) kumbhaka. La rétention du souffle s’expérimente indépendamment de l’inspiration ou de l’expiration.

On doit pratiquer sahita kumbhaka jusqu’à ce que l’on obtienne le succès en kevala kumbkaka qui est la rétention du souffle avec aisance, sans rechaka ni puraka.

Tous les yogas ne lient pas la tenue du souffle à la pratique. Pour ma part je trouve que c’est la typicité du yoga. Cette dernière permet de stabiliser les fluctuations du mental et de le placer intimement dans le ressenti, de purifier, équilibrer les fonctions organiques du corps.